Risible et noir

 

Auteur : Maxime-Olivier Moutier
Éditions : Triptyque
Parution : 1997
Pages : 162

Quatrième de couverture :

On a tous déjà voulu mourir avant d’être vieux. On a tous une belle-mère angoissante qui nous égorge au téléphone chaque dimanche matin. On a tous rêvé de pouvoir un jour sauver le monde, on est tous contre l’injustice, la famine et les itinérants. On est tous contre la guerre parce que c’est plus facile d’être contre que d’être pour. On a tous une bible, un ami qui a mal viré, et on rêve tous de pouvoir prendre notre retraite avant cinquante-cinq ans. Tout le monde se dit que s’il n’avait pas cessé de pratiquer le piano il y a trois ans, il en jouerait aisément aujourd’hui. Enfin, tout le monde trouve que les filles sont plus belles au printemps.

Mon avis :

Honnêtement, je ne m’explique pas pourquoi, mais j’ai adoré ce livre! Non seulement il s’agit d’un auteur québécois (j’ai une envie folle de lire des romans québécois en ce moment, allez savoir pourquoi!), mais il s’agit aussi d’un recueil de courts textes « autobiographiques ». Je le mets entre guillemets, car il ne s’agit clairement pas d’évènements qui lui sont tout le temps arrivés, mais cela ne veut pas pour autant dire que ça ne parle pas de lui. Autrement dit, l’auteur utilisé des images qu’ils poussent à l’extrême pour que l’on comprenne vraiment ce qu’il ressent et non seulement ce qu’il vit.

J’ai trouvé la manière d’écrire de l’auteur très percutante aussi. Il dit les choses comme elles sont. Il ne fait pas attention aux « politiquement correctes ». Une pute, c’est une pute, mais ce n’est pas parce que c’est une pute qu’il ne peut pas tomber sous son charme. Je suis consciente que ce n’est pas le genre de livre qui plaira à tout le monde, loin de là! Par moment, ce qu’il écrit peut vraiment choquer, mais ça transpire la vérité. Il exprime des sentiments qu’on a tous pu un jour ressentir et en avoir tellement honte qu’on n’ose l’avouer.

Chaque « chapitre » n’est pas la suite de celui qui le précède, ce qui peut être déroutant pour ceux qui sont habitués à lire des livres très linéaires. Cependant, je vous assure que le tout, au final, est cohérent. On reconnaît des « personnages », des situations, des sentiments, etc.

J’ai beaucoup trop aimé ce livre, vraiment. Un coup de cœur que, pourtant, je ne partagerais pas forcément. Je ne me vanterai pas à mon entourage d’avoir adoré ce livre, car je sais que s’ils le lisent un jour, ils ne comprendront pas forcément pourquoi, moi, je l’ai tant apprécié. Probablement que c’était le genre de lire que j’avais besoin de lire au moment où je l’ai lu et c’est tout.

Enfin, je vous conseille quand même de lui donner sa chance si vous tombez dessus un jour, qui sait!

« C’est curieux, l’amour. C’est comme le bonheur. On ne sait jamais si c’est encore là. Des fois, on est bien, mais c’est comme si on n’aimait plus. Parce que l’amour, ça se transforme au fil des jours. Afin de garder une idée intacte de l’amour, il y en a qui choisissent de rester seules toute la vie. D’autres préfèrent tout arrêter avant d’en arriver là. » 

« Elle était conne […] de penser que pour être aimé, il suffi[t] d’aimer. »